Communication globale
Institutions Publiques
Collectivités – Communautés de Communes – etc.
Au service du public…
… et des publics !
Forte d'une expérience de plus de 10 ans, en totale autonomie sur le service, en collectivité territoriale, je maîtrise la gestion globale de communication print et digitale ainsi que la coordination des relations médias et communiqués de presse.Détails
Identités, charte
Web, réseaux, affichages numériques urbains, applications
Publicité globale, relations presse
Print global
Vidéo - Photo
Gestion en autonomie et pendant plus de dix ans, un service regroupant de multiples compétences :
- Gestion globale de communication print et digitale : stratégie, mise en œuvre, exécution, déploiement, veille.
- Création complète des supports de communication : print, digital, photo et vidéo.
- Création d’exposition.
- Création, gestion et exploitation autonome de la base de données iconographique : captation photo – vidéo, montage, motion design, diffusion et gestion régie vidéo.
- Gestion rédactionelle et journalistique.
- Coordination des relations médias et communiqués de presse.
- Gestion administrative et partiellement administrative.
- Gestion complète de la chaîne graphique.
- Coordination d’actions et d’évènements.
C’était samedi, vers 20h, et j’avais invité un ami dans un restaurant, temple de la gastronomie branchée. Tout ce petit monde s’affairait çà et là, dialoguant à qui mieux mieux sur le dernier livre, film ou exposition. Chacun y allait de sa petite phrase, plus ou moins savante, se voulant érudit en la matière. Dans la cuisine, on entendait les vociférations du chef de salle sur son jeune serveur noir qui venait d’échapper une assiette et, enfin, elle arriva, comme un uppercut en plein nez et accompagné d’un rire gras du bon franchouillard d’à côté : « ah non, pas de blague, aujourd’hui, c’est la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage. »
La journée, quel concept ! Le problème voyez-vous, c’est que des journées, il y en a… Et même 365, pour être précise. Pour ne rien arranger à la chose, certains petits malins les doublent, voire les triplent. C’était le cas ce soir-là, et moi forte d’argumenter au monsieur à l’humour douteux : « Certes, mais savez-vous qu’il s’agit aussi de la journée mondiale du lupus ? » Notez au passage la syntaxe : journée commémorative de l’abolition de l’esclavage, mais journée du lupus. Mauvais malade que vous êtes, libérez votre lupus, ce temps-là est révolu !
Sans doute peu enclin à l’ironie, mon interlocuteur ne daigna pas relever la tête et s’entêta à reprendre son discours suspect.
Les journées sont le petit joker de la crise sociale pour l’État, mais aussi un formidable espace de création pour des associations à l’imagination aussi large qu’un trip des Pink Floyd. Trop d’incivilité sur le périphérique ? Le 26 mars : journée nationale de la courtoisie au volant. 18 mars, journée nationale du sommeil. C’est la France qui se lève tôt qui va hurler. 25 mai : journée mondiale des enfants disparus. Mais personne ne vient jamais souffler les bougies. 14 juin : journée mondiale du tricot. Ne riez pas : la crise tend à réhabiliter fortement cette journée. 31 août : journée mondiale du blog. On attend toujours celle du selfie. 19 septembre : journée internationale du « Parler Pirate ». Buvons du rhum, moussaillon ! 16 octobre : journée missionnaire mondiale (non, je ne m’abaisserais pas à faire un trait d’humour). 19 novembre : journée mondiale des toilettes — très éloignée du 2 janvier, pourtant journée mondiale sans pantalon ce qui aurait permis de créer certaines synergies intéressantes — éclipsant ainsi celle de prévention des abus envers les enfants. Aux vues des yeux exorbités de quelques parents, tentant vainement de gaver la bouche de leurs chérubins pour les faire taire, dans ce lieu qui ne se prête définitivement pas à la culture populaire des familles, je songe que cette journée n’est sans doute pas assez vulgarisée.
C’est bien simple : quand on a une interrogation, et qu’on veut botter en touche, on crée une journée sur le sujet. C’est le cas de la journée de la Femme, le 8 mars, qui fait tant avancer le sujet chaque année, vous en conviendrez ; je propose d’ailleurs qu’on la rebaptise « tu feras la vaisselle demain, chérie ». Attardons-nous-y un instant. Quand on parle journée de la Femme, depuis quelques années, on accole systématiquement le terme de parité. Notez qu’on n’a pas encore de journée de la parité, et que donc, la parité est faite femme… N’y a-t-il plus belle incarnation du sexisme ? Souvenez-vous, la définition du sexisme « la discrimination basée sur le genre ». Donc à compétences égales, on considère que c’est notre entrejambe qui fait la différence. Si, ayant le choix entre deux personnes, vous en favorisez une en vous basant sur sa couleur de peau, c’est de la discrimination, et c’est très mal. Si vous le faites en vous basant sur sa religion, c’est tout autant de la discrimination, et c’est tout aussi mal. Mais si vous le faites sur le sexe, c’est toujours de la discrimination, certes, mais c’est très bien. C’est même encouragé ! Ainsi donc, cette journée en particulier, on nous assène avec force discours que pour obtenir l’égalité de traitement femmes — hommes, nous devrions exiger d’être traitées comme des femmes avant tout. Et d’être recrutée pour nos décolletés, et non pour nos connaissances… Il fallait bien qu’il y ait une journée pour nous rappeler ça !
Sans compter les nombreuses mésaventures que ces journées occasionnent. On se rappellera notamment la polémique du 25 novembre dernier, journée mondiale de… Vous ne voyez pas ? Cela semblait pourtant tellement outrageux ! Un indice, c’est une journée qui se place entre celle du Souvenir Trans (20 novembre) et celle du Sans-Achat (30 novembre). Vous ne voyez toujours pas ? La maison de disque Barclay avait annoncé que Horizons, l’album de Bertrant Cantat, sortirait le 25 novembre. Les réseaux sociaux se sont fortement émus du choix de cette date, dont l’ONU a fait depuis 1999 la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’opinion publique a crié au scandale, « quelle mauvaise blague » ! Concernant l’artiste, je ne me risquerais pas à parler de l’homme car cela semble dangereux, pensez-vous réellement qu’un auteur ayant, tout de même, un sens aiguisé de la polémique sociale – que diable, révisez votre discographie – ait pu, en toute connaissance de cause, s’abaisser à une telle « blague graveleuse » ? Et pourquoi pas… En tout cas, mon voisin de table, lui, certainement.
Les journées sont comme les résolutions de fin d’année ; à 23h59, on y croit dur comme fer, notre vie entière tendra vers ce but ultime, ô sereine joie du corps et de l’esprit. 2h plus tard, la promesse a déjà pris un sacré coup dans le di-vin et le lendemain matin, on se dira qu’on avait sans doute un peu trop bu. C’est précisément cela qui reste après une journée de : une bouche pâteuse de lendemain de cuite, quelque chose auquel on a vaguement cru, mais qui ne nous concerne déjà plus, tant les considérations individualistes reprennent vite le dessus.
Le lendemain de notre repas étant la journée mondiale de la voix, nous avons donc profité de l’aubaine pour hurler sur notre voisin tant que la société nous le permettait et nous avons commandé une bouteille de vin supplémentaire pour fêter ça, tout en nous disant qu’en cas de maux de tête trop violents, une aspirine ou le journal de 20h pourrait toujours nous sortir d’affaire…
2014
Depuis quelques mois, la Municipalité de __________ a créé une toute nouvelle catégorie architecturale de bâtiments, les « monuments intéressants ». S’en sont rapidement suivies les injonctions de ravalement de façades, chapeautées par la Commune, qui impose, sous couvert de ce fameux titre architectural, des entreprises spécifiques, aux tarifs exorbitants.
Pour l’harmonie du paysage architectural, bien évidemment. Pour la conservation patrimoniale, bien entendu.
Résultat, disons-le franchement : une expropriation plus ou moins déguisée ! Les uns reportent cette augmentation sur leur loyer faisant ainsi décamper ceux dont on ne veut plus, les autres croulent sous les charges et revendent pour ne pas être endettés. Le droit de préemption de la Mairie fait le reste. Car c’est bien de ça qu’il s’agit, et ce contre quoi nous nous indignons : cette « karsherisation » qui ne dit pas son nom est bel et bien en train de vider nos quartiers de sa population intouchable.
Il n’est point question de cela dans le discours officiel, « il faut bien entretenir la ville », « quel gestionnaire serions-nous si nous laissions dépérir notre si précieux patrimoine ». Mais qu’en est-il du patrimoine humain ? Cette ville ne s’est-elle pas construire précisément grâce à ces communautés d’hommes et de femmes, qu’on a cloisonnées un moment dans les mines et qui ont alimenté la grande chaudière française pendant des années ? De ce gourbi noirâtre ont émergées des générations de familles qui ne regardait ni leurs origines ni leurs orientations diverses. Ce patrimoine-là nous semble tellement plus important. Nous jugeons la pratique d’une indécence coupable face à ces gens qu’on oublie déjà trop souvent.
Et quitte à se préoccuper des pierres, qu’on s’attache à décaper celle des écoles, des bibliothèques et des lieux de vie, il y a fort à parier que la population n’y verra là aucune arrière-pensée…
2019
Portrait
La Mémoire ______________
Entré en 19__ comme conseiller municipal, ce professeur des Écoles s’est vite vu proposer une place d’adjoint au sein de l’équipe. Il a mis fin à une carrière d’élu de __ années en avril dernier, raccrochant sa veste de communiquant, mais n’abonnant pas son bébé : le Musée ________. Portrait d’un homme mémoire-vivante de la Commune.
Dans l’atmosphère feutrée du Musée, il se tient là, attentif et concentré sur cette lampe de mineur qu’il manipule avec soin. L’ex-élu, aujourd’hui bénévole en sa maison, est en plein agencement de sa dernière vitrine. « Je ne pouvais pas laisser Mme _______* seule pour gérer tout ça », confie-t-il. L’entreprise est laborieuse, la salle d’exposition et les archives pleines à craquer, tout comme doit l’être la mémoire de cet homme. Attaché à conserver, inlassablement, les témoignages de sa vie comme de celle de ces administrés, ___________ poursuit son engagement de mémoire. Il classe, répertorie, enregistre papiers, photos et objets. Mais au-delà de l’archivage, ce sont ses souvenirs doublés de la connaissance accrue de l’histoire patrimoniale qui sont les plus importants.
« Je témoigne »
Le fameux Témoignage, 3 ou 4 pages d’un portrait de ___________, constituait l’article le plus lu et apprécié du magazine. Il était le fief incontesté de l’élu. « Il n’y a que _____ qui pourrait l’interviewer », maxime récurrente du comité consultatif de la Communication. L’homme n’avait pas son pareil pour pénétrer chez tous ces anciens, en douceur, les guider sur le chemin de leurs souvenirs, les recadrer de temps en temps franchement, mais sans jamais être impoli, corriger parfois leurs images embuées par les années. L’air tantôt goguenard, tantôt paternel comme peuvent l’être ces instituteurs à l’ancienne, tous lui ont livré leur histoire, leur tranche de vie.
Un Grand-père peu commun
Détaché de ses obligations municipales, _____ compte maintenant passer plus de temps avec ses 2 petits-enfants. Le maître d’école n’est pourtant pas loin, et c’est une vraie démonstration de classe auquel assistent les bambins, ébahis et attentifs. Le grand-père s’anime devant les strates géologiques du parc de ___, et, profitant de l’attention des petits sur un détail, coure un plus loin sur le chemin pour disséminer quelques schèmes particuliers qu’il a pris soin de préparer à l’avance. Décidément, les enfants ne risquent pas de s’ennuyer.
Prochainement, c’est lui-même qui passera à la rédaction plus précise de son journal, pour « qu’il reste une trace ». En attendant, il s’occupe activement à la conservation du Patrimoine minier au Musée. Bien gourmé dans son costume toujours impeccable, il ne manquera pas de vous conter l’une de ses nombreuses anecdotes si vous passez l’y voir.
2016
Portrait
La Mémoire ______________
Entré en 19__ comme conseiller municipal, ce professeur des Écoles s’est vite vu proposer une place d’adjoint au sein de l’équipe. Il a mis fin à une carrière d’élu de __ années en avril dernier, raccrochant sa veste de communiquant, mais n’abonnant pas son bébé : le Musée ________. Portrait d’un homme mémoire-vivante de la Commune.
Dans l’atmosphère feutrée du Musée, il se tient là, attentif et concentré sur cette lampe de mineur qu’il manipule avec soin. L’ex-élu, aujourd’hui bénévole en sa maison, est en plein agencement de sa dernière vitrine. « Je ne pouvais pas laisser Mme _______* seule pour gérer tout ça », confie-t-il. L’entreprise est laborieuse, la salle d’exposition et les archives pleines à craquer, tout comme doit l’être la mémoire de cet homme. Attaché à conserver, inlassablement, les témoignages de sa vie comme de celle de ces administrés, ___________ poursuit son engagement de mémoire. Il classe, répertorie, enregistre papiers, photos et objets. Mais au-delà de l’archivage, ce sont ses souvenirs doublés de la connaissance accrue de l’histoire patrimoniale qui sont les plus importants.
« Je témoigne »
Le fameux Témoignage, 3 ou 4 pages d’un portrait de ___________, constituait l’article le plus lu et apprécié du magazine. Il était le fief incontesté de l’élu. « Il n’y a que _____ qui pourrait l’interviewer », maxime récurrente du comité consultatif de la Communication. L’homme n’avait pas son pareil pour pénétrer chez tous ces anciens, en douceur, les guider sur le chemin de leurs souvenirs, les recadrer de temps en temps franchement, mais sans jamais être impoli, corriger parfois leurs images embuées par les années. L’air tantôt goguenard, tantôt paternel comme peuvent l’être ces instituteurs à l’ancienne, tous lui ont livré leur histoire, leur tranche de vie.
Un Grand-père peu commun
Détaché de ses obligations municipales, _____ compte maintenant passer plus de temps avec ses 2 petits-enfants. Le maître d’école n’est pourtant pas loin, et c’est une vraie démonstration de classe auquel assistent les bambins, ébahis et attentifs. Le grand-père s’anime devant les strates géologiques du parc de ___, et, profitant de l’attention des petits sur un détail, coure un plus loin sur le chemin pour disséminer quelques schèmes particuliers qu’il a pris soin de préparer à l’avance. Décidément, les enfants ne risquent pas de s’ennuyer.
Prochainement, c’est lui-même qui passera à la rédaction plus précise de son journal, pour « qu’il reste une trace ». En attendant, il s’occupe activement à la conservation du Patrimoine minier au Musée. Bien gourmé dans son costume toujours impeccable, il ne manquera pas de vous conter l’une de ses nombreuses anecdotes si vous passez l’y voir.
2016
Dossier reportage
Un an au nouveau rythme scolaire
Retour sur les bancs de l’école
Un an s’est écoulé depuis la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Entre appréhension – principalement des parents – et excitation – des enfants – le remaniement des journées s’est déroulé plutôt harmonieusement. Retour et bilan sur un succès, pas si annoncé…
Mercredi, 11 h, tout est calme. Lentement, quelques adultes commencent à se présenter devant le grand portail bleu de l’école Michelet. C’est un ballet que commencent à connaitre les habitants du quartier, et pourtant cela ne fait qu’un an… 11h30, la sonnerie retentit. La déferlante de jeunes têtes blondes (et brunes !) anime tout d’un coup la cour de l’école. Se ruant vers les portes et leurs parents, les écoliers semblent ravis de leur matinée, mais non moins ravis d’y mettre un terme. C’est ici, sur ce bout de trottoir, que nous avons croisé Marion, maman et coordinatrice jeunesse à la Mairie, venue récupérer Simon et Maelys, ses petites têtes – rousses cette fois-ci – pour échanger sur le bilan, plutôt très positif, de ces nouveaux rythmes scolaires.
Flash-back
Mai 2012, à l’annonce de la réforme, la décision de « partir » s’est peu à peu imposée au sein de l’équipe municipale. Non sans mal, des commissions ont été créées, des réunions organisées, une réflexion menée. La Municipalité, les parents d’élèves élus à la FCPE* et les enseignants se sont regroupés autour d’une table et ont organisé les nouveaux rythmes scolaires qui ont été expérimentés par les maternelles et primaires tout à long de l’année scolaire passée. Qu’il puisse – encore maintenant – exister une controverse sur le fond est une chose, mais on peut ignorer que le travail de l’équipe fut remarquable : des délais très courts, très peu de collaboration avec d’autres Communes (les « consœurs partantes » étant elles aussi trop submergées pour échanger). Tout était à créer, pour un résultat qui semble, à l’aube de cette rentrée 2014, largement satisfaire le plus grand nombre. Preuve supplémentaire de cette réussite : la sollicitation des Municipalités avoisinantes venant se renseigner pour obtenir des informations, des conseils, des avis.
(à part) Le coup de barre… barré
Le point le plus problématique, soulevé lors des réunions de travail et dans l’opinion générale, a sans doute été celui de la fatigue de l’enfant. Un levé supplémentaire pour des horaires stricts qui globalement restaient inchangés : un cauchemar en perspective pour les parents qui risquaient de voir revenir leurs enfants lessivés. Au final, ces derniers tout comme les professeurs se sont accordés, lors de leur bilan annuel, pour constater un changement… nul. Certes « les enfants sont sont toujours un peu plus fatigués le vendredi et à l’approche des vacances, mais ça a toujours été comme ça ». Nul doute que certains enfants souffrent sans doute plus que d’autres de ces modifications. Certains ont la chance de pouvoir rentrer à 15 h 45 plusieurs fois dans la semaine, profitant ainsi agréablement des TAP* Temps d’Activités Périscolaires comme d’un réel loisir. Verdict de la maman : « La matinée du mercredi matin n’a pas bouleversé leur semaine. Ils se lèvent tous les matins pour l’école. C’est intégré dans leur rythme donc ils se couchent tous les jours à la même heure…c’est même plus facile à gérer ! ». Certains enfants, qui ont choisi de conserver des activités annexes, ont pu aussi bénéficier d’un effet positif, c’est le cas de Simon, le fils de Marion : « les nouveaux horaires d’école ont permis de mettre son cours de musique plus tôt (16h) du coup, il termine moins tard que les autres années… ». D’autres enfants ont des emplois du temps plus chargé : garderie le matin, périscolaire le soir, après le TAP et/ou le mercredi midi. Une journée très lourde, certes, mais qui l’était sans doute avant l’instauration des nouveaux rythmes. Dès lors, on peut raisonnablement se poser la question : quitte à endurer une journée surchargée « garderie – école – cantine – école – périscolaire », le TAP ne constitue-t-il pas en soi une certaine bouffée d’oxygène dans cet emploi du temps d’adulte ?
Il faut noter que des réflexions sont néanmoins menées pour tenter d’alléger au maximum les emplois du temps trop lourds. Ainsi cette année, la Municipalité a décidé de décaler les horaires des maternelles pour que leurs ateliers terminent à 16h45 au lieu de 17 h. L’atelier sera moins long pour les enfants et les parents pourront récupérer les petits avant d’aller chercher les grands à 17h.
Encart / Les ateliers en cours d’évolution
L’organisation des ateliers reste indéniablement le point noir de la réforme. Peu soutenue financièrement par l’état, l’embauche d’animateurs est un gouffre pour les Communes, qui peuvent avoir tendance à proposer, de ce fait, des animations « au rabais », voire à les rendre payantes (ce qui va totalement à l’encontre de l’esprit insufflé par la réforme). La Commune embauche actuellement 30 intervenants différents hebdomadaires, tous salariés de la mairie, et une quinzaine de personnes en soutien pour les déplacements, 420 élèves sont concernés (3 écoles). Le coût est évalué à 200 000 € (cf. le bilan financier en détail), et reste totalement gratuit pour les parents.
La mise en place et la gestion des plannings sont elles aussi d’énormes masses de travail : l’année passée, la Commune a proposé un roulement des activités chaque trimestre, avec un choix totalement libre (en fonction des places) pour chacune des trois périodes. Le service Jeunesse a dû gérer les inscriptions des familles, la préparation des groupes et le roulement des activités et des groupes, le suivi des équipes sur le terrain, l’approvisionnement en matériel, tous les problèmes de remplacements d’intervenants absents voire d’annulation d’atelier, etc. Un organisation dont Marion ne ressort pas peu fière, puisque malgré une année littéralement éreintante, l’organisation a porté ses fruits : pas de problèmes majeurs, un bon retour du trio parent-prof-enfant, et une émergence de points à améliorer sans que cela remette en cause l’organisation globale. En effet, cette rentrée verra 2 modifications importantes :
– le décalage du début des activités d’une semaine par rapport à la rentrée scolaire. Cela laissera le temps aux enfants de prendre leurs marques et leur rythme au niveau scolaire avant de démarrer les activités. Une garderie périscolaire sera mise en place la 1re semaine.
– lors de l’inscription, un groupe de 3 activités sera proposé au lieu des TAP isolé de l’année passée. Les enfants choisiront un groupe et pratiqueront les 3 activités qui y sont proposées, tout en changeant chaque trimestre. Les avantages de ce changement : les enfants sauront dès le début les activités ce qu’ils feront dans l’année et éviteront ainsi les déceptions ; sans parler de la facilité d’organisation, car les groupes resteront les mêmes toute l’année.
Si les ateliers posent un réel problème de coût et d’organisation, ils sont le révélateur le plus marquant de la réussite de cette réforme auprès des enfants. Chaque enfant rencontré nous témoigne son enthousiasme (cf. Parole d’enfant).
Tout d’abord, il s’agit pour certains d’entre eux d’une totale découverte : par manque de temps ou de moyens, certaines familles n’ont pas accès à une activité extrascolaire. Ensuite, les enfants passés en primaires apprécient de retrouver des camarades encore en maternelle. Les ateliers ont permis de garder un vrai lien et d’instaurer une continuité forte entre les élèves. C’est le cas de la petite Maelys, en CP, qui attend avec impatience son prochain de cours de théâtre, vendredi, pour retrouver ses copines de maternelle. Et d’ailleurs, les ateliers, quels sont-ils ? Théâtre donc, mais la Commune propose un panel assez vaste d’activité : gymnastique, tennis, foot, judo, arts plastiques, théâtre, danse, fabrication de bijoux, cuisine, mesure et patrimoine, découverte de la nature (cf. interview de nos intervenants), etc. La liste complète vous sera fournie en bas de ce dossier. Pour Marion, en tant que Maman, le bénéfice est plus raisonné, elle y voit un réel intérêt pédagogique : « Ils ont la possibilité de découvrir de nombreuses activités. Cela leur plait et ils passent de bons moments avec leurs copains sur des activités plus ludiques qu’à l’école. Dans les ateliers, il n’y a pas de notion de compétition donc les enfants n’ont pas de pression. »
À l’heure où le ministère de l’Éducation nationale rend public son rapport sur la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires et dresse un bilan plutôt positif, La Talaudière se conforme à l’opinion générale. « Les acteurs se déclarent satisfaits et approuvent l’intérêt de la réforme, le climat dans lequel ont été mises en place les nouvelles organisations du temps scolaire a été constructif.* (…) la réforme a été souvent l’occasion d’engager localement une réflexion sur les pratiques pédagogiques. » Malgré une première appréhension, tout à fait logique, de la part des différents acteurs, chacun s’accorde globalement pour saluer le succès des différents changements mis en œuvre. D’ailleurs, une dynamique plutôt volontariste et positive s’est très nettement dégagée lors des réunions de mise en place de la rentrée actuelle, preuve que chacun y voit un intérêt certain. Le changement fait peur, s’extraire de sa « zone de confort » n’est pas facile. Les premières tentatives sont souvent maladroites, rarement désastreuses, parfois couronnées de succès. L’immobilisme est incontestablement pire. Il appartient à chacun de voir quel bénéfice il pourra tirer de ces futures mutations, et choisir ou non d’y prendre part.
2015
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